Cette fanfic représente la vie d’étudiants. Certains propos paraîtront vulgaires ou crus pour certains mais sont essentiels pour la représentation de notre jeunesse actuelle. Veuillez donc faire fi de ces quelques inconvénients.
LA JEUNESSE DÉPRAVÉE : HISTOIRE FANTASTIQUE
Quelle était la force qui venait de me réveiller brusquement ? Jamais je ne saurai répondre. Telle une décharge électrique m’électrocutant, j’avais fait comme un bond violent dans mon lit tout en me réveillant. Paniqué et en sueur, je ne pu que constater tout d’abord qu’il faisait encore nuit. Je voulus lancer un regard à ma montre mais je constatai avec étonnement qu’elle avait disparue de mon poignet gauche. Encore surpris par ce qu’il venait de m’arriver, je regardais tout autour de moi, tentant de reconnaître le décor. Je n’étais pas chez moi, mais ce n’était pas une surprise pour autant. Un ami avait organisé une fête chez lui et une bonne dizaine de personnes avait passé la nuit chez lui. Mon esprit n’était absolument pas embrouillé par l’alcool et je me sentais au contraire parfaitement sain. Je me levais en prenant grand soin d’enjamber le corps endormi de quelqu’un de ma connaissance mais que je ne parvenais pas à reconnaître à cause de l’obscurité.
J’ignorais ce détail et je me mis complètement debout. Ce fut à cet instant que je sentis quelque chose d’étrange. Je me sentais plus léger que d’habitude. En haussant les épaules, j’ignorai cette étrange sensation et j’ouvris la porte de la pièce qui donnait sur le salon dans lequel nous avions passé la grande majorité de la soirée. Les lampes étaient allumées, répandant une lueur jaune dans la pièce décorée de trois canapés en cuir, d’une table en verre et d’une grande bibliothèque. La cuisine était américaine, un simple plan de travail séparant les deux pièces. Certains de mes compagnons étaient endormis sur les fauteuils noirs, une cannette de bière dans une main ou la bouteille de vodka renversée sur le sol. J’eus un sourire devant ce spectacle représentatif de la jeunesse dépravée que nous étions.
Je détournai mon regard d’eux et je me dirigeais vers la cuisine pour boire un verre d’eau. Sur le moment, je ne me souvenais plus où étaient rangés les verres. C’était sûrement dû à la fatigue mais je me souvins finalement qu’ils se trouvaient dans le placard à la vitre translucide. Je tendis ma main vers la poignée métallique et je remarquai un détail étrange et effrayant : cette main que je venais de tendre ne ressemblait pas à ma main… Ses doigts étaient fins et ses ongles étaient recouverts d’un vernis rouge. Devant cette incohérence troublante, je me mis à trembler. Je marchai précipitamment vers la salle de bain et je vis mon reflet dans le miroir qui me faisait face. Et là, le paranormal vint frapper ma vie de plein fouet… Ce visage qui était censé être le mien était celui d’une fille, aux yeux verts et aux cheveux noirs lui tombant sur les épaules ! Le pire est que je le connaissais… C’était celui de Laura… Ne pouvant le retenir, je lançais un cri horriblement aigu. Une porte s’ouvrit brusquement et un personnage que je connaissais horriblement bien me fixa d’un air effrayé : c’était moi. Deux cris se mêlèrent pour en faire un seul : celui de Laura et le mien.
- Calmons-nous ! dit Laura. Ça sert à rien de paniquer ! - Me calmer ? m’exclamais-je. Tu es dans mon corps ! On s’était excités, hurlant sans nous arrêter durant dix minutes. Par chance, l’alcool avait bien fait son effet, empêchant un grand nombre de nos amis de se réveiller sous nos cris. Laura, dans mon corps, m’avait emmené de force dans une pièce vide dans laquelle elle avait essayé de m’étrangler dans l’espoir que mon âme sorte de son corps. De toute évidence, elle avait compris que cela ne servait à rien, qu’elle avait faillit causer ma mort, surtout. Je n’en revenais toujours pas ! C’était impossible ! - Bon… Il y a forcément une raison ! dis-je, en essayant de me calmer. - Tu as pratiqué des rituels vaudous ? demanda- t-elle. - À ton avis ? grognais-je. - Je plaisantais ! rétorqua Laura, entre ses dents. Il ne peut pas y avoir d’explications logiques par le simple fait qu’il n’y a rien de logique dans tout ça ! - Vraiment ? dis-je avec un air faussement étonné. Tu crois que je ne le sais pas déjà tout ça ? Je regardai la montre sur le poignet de Laura, celle là même que je croyais avoir perdue. Elle indiquait six heures du matin. Deux heures avant le début des cours et je n’étais même pas fatigué, ce choc psychologique m’ayant totalement réveillé. Brusquement, je compris l’affreuse vérité… - Oui, je sais, dit Laura. On va devoir aller en cours sans nos corps respectifs ! - Non, c’est pire ! Je n’ai plus mon pénis ! - HORREUR ! s’écria soudainement Laura. J’ai un truc entre les jambes ! On se remit à crier. Mais je me calmai lorsque Laura me frappa au visage lorsque j’eus essayé de voir de mes propres yeux la disparition de ma virilité. - On n’essaie pas de se regarder ! dit-elle en grinçant des dents. Ce n’est pas correct ! - Je me regarde si je veux ! répliquais-je énervé. C’est mon corps maintenant, j’en fais ce que je veux ! - Et Mat' va me voir dans cet état là ! s’étrangla Laura. C’est ignoble ! Je suis horrible ! Je fronçais les sourcils, vexé et je lui fis remarquer que je n’étais pas non plus très enthousiaste de devoir porter un soutien-gorge.
Laura n’était pas une amie intime, juste une bonne copine. Pourquoi j’étais dans son corps à elle ! Je n’aurai pas pu échanger mon corps avec un de mes amis ? Et comment allions nous faire pour aller au lycée de cette façon ? - On est obligés ! Me lamentais-je. On a le bac blanc de français aujourd’hui, 4 heures de travail ! - Oooooh ! Miséricorde ! « Miséricorde » était une des exclamations qui caractérisaient Laura, les plaçant toujours dans ses phrases exclamatives. - Nom d’une pipe ! S’exclama-t-elle. Le bac blanc et Mat' : deux problèmes majeurs ! - Mat' reste mineur par rapport à tout ça ! Mat' était la chose qui permettait à Laura de vivre : jeune homme au look métrosexuel, il en attirait plus d’une. Cependant, il restait toujours indifférent à elle, ne faisant aucunement attention à ses charmes, sans doute par habitude, préférant la traiter comme une bonne copine. Elle en souffrait, se réfugiant dans des centaines de mouchoirs mais elle ne perdait pas espoir et c’était sans doute la chose que j’admirais le plus chez elle. - Oh mon Dieu ! s’écria une nouvelle fois Laura. - QUOI ? répondis-je irrité par toutes ces exclamations. - Comment on va s’habiller pour le lycée ? Je m’imaginais avec des chaussures à talons pour aller en cours. Et cette pensée me retira tout ce qu’il me restait de moral.
Nos camarades avaient dû dormir uniquement quatre heures mais ils s’étaient quand même réveillés pour aller en cours. Quand à moi, j’étais horrifié par l’accoutrement dans lequel je me trouvais : un ensemble chemisier, jupe, collants noirs, d’affreuses chaussures à talons et un imperméable tout aussi noir que le reste de la tenue. - Tu es magnifique ! s’exclama Laura avec un sourire que je n’appréciais guère. - Pas du tout ! Je suis une fille ! - Ben, râles pas, tu es beaucoup plus potable comme ça ! - C’est facile pour toi de dire ça ! Toi, tu sais marcher avec des talons ! Je fis quelques pas dans la rue et je perdis l’équilibre, m’écrasant par terre. Et le « bon à rien » que me lança Laura ne m’aida pas…
Nous étions arrivés devant le lycée à l’heure mais avec des difficultés. Je n’arrivai pas à me tenir droit avec ses maudites chaussures. Laura, par contre, s’en sortait mieux et pour cause, mes chaussures n’ont pas des talons hauts ! - HAN ! hurlais-je après avoir atteint le quatrième étage du bâtiment principal. - On y est ! se réjouit Laura. - C’est pas trop tôt ! grognais-je. - LAURA! Hurla une voix joyeuse et désagréable. Je vis s’approcher un garçon à l’apparence étrange. Il avait un long nez tordu bizarrement, une grande bouche, un teint pâle, des boutons sur toute la surface de son visage. Roland n’était pas un modèle de beauté, et il faisait parti de ce genre de personnes que les gens appelaient odieusement « laid ». Sa mocheté aurait pu passer s’il n’était pas aussi spécial de caractère. Il était très gentil mais Roland était dans son monde à lui. Il se baladait avec des couteaux suisses. Il adorait les souris et se vantait de faire des expériences étranges dessus. Rien de bien normal, en fin de compte. Mais le pire chez Roland était sa bouche qui, lorsqu’il souriait, semblait monter jusqu’à ses oreilles. Son haleine ignoble n’arrangeait rien. Lili, une amie m’avait dit qu’après une demi-heure de supplice – ce qui signifiait une discussion avec Roland – elle était certaine que l’odeur qui se dégageait de sa gorge était la même que ldes excréments de chats. Une horreur sans nom ! - Roland ? dis-je en me retenant de respirer lorsqu’il vint se placer devant moi. Que me vaut ce malheureux plaisir ? - Héhéhéhéhéhéhéhé ! fit-il d’une voix étrange et dont les yeux montaient de haut en bas, comme s’il hésitait à me regarder dans les yeux ou s’il souhaitait inspecter mes nouveaux seins. Tu sais quoi ? J’ai parlé avec Monsieur Franck ! Il a accepté de me placer avec toi en TPE ! Notre sujet, c’est « Cannibalismes dans le monde réel » ! C’est moi qui l’ait choisit. - Pur malade… marmonna Laura assez fort pour que moi seul puis-je l’entendre. - Désolé Roland, m’excusais-je en devenant vert de dégoût face à cette haleine qui aurait assommé un cheval à trois kilomètres mais je suis avec Lau… je veux dire… Pascal ! Oui, c’est ça ! Je suis avec – j’attrapai le bras de Laura pour l’obliger à rester à côté de moi – Pascal, mon ami, le seul ! Roland nous regardai successivement, eut la trogne du mec qui vient de comprendre quelque chose (c'est-à-dire la bouche en cul-de-poule et les yeux grands ouverts) et poussa un cri avant de partir en courant. Je n’avais rien compris à ce qu’il venait de se passer et de toute évidence, Laura non plus. - Oh non ! Voilà Audrey et Cécilia ! s’écria Laura. Je ne peux pas leur parler en étant toi ! Et toi, tu ne connais rien aux conversations de filles ! C’est la catastrophe ! - Tu me prends pour un con ? lui rétorquais-je. Regarde un peu, tu vas voir si je ne t’imite pas à la perfection. Je m’approchais de Audrey et Cécilia et je m’exclamai d’une voix forte et maniérée : - Salut, les copines ! Vous avez vues le nouveau rouge à lèvres L’Oreol ? Il est trop canon, il va trop bien avec mon vernis ! Je ne prêtai pas attention au regard choqué que me lançai Laura, trop satisfait de la faire passer pour une idiote en guise de vengeance pour les talons. Audrey et Cécilia me regardaient, étonnées. - Laura ? s’étonna Cécilia. T’as fumé trop de shit hier soir, ou quoi ? - Mais carrément ! répondis-je. Hihihihihihihi ! Et les girls, si on séchait le bac blanc c’t’aprem’ pour aller faire le tapin dans le quartier rouge ? J’ai déjà 600€ depuis ce matin ! - Quoi ? s’étranglèrent les deux filles tandis que je mettais à glousser horriblement avec un sourire satisfait devant le teint rouge brique de Laura. Cette dernière ne tarda pas à s’énerver car à ma grande stupéfaction, elle se mit à crier dans le couloir rempli : - VOUS SAVEZ QUE JE ME BR*NLE EN PENSANT À ROLAND ? Cris d’horreur.
- Salope ! - Connard ! - Mademoiselle Loraine et Monsieur Maniactiti ! s’écria d’un air amusé la voix de monsieur Franck, le professeur d’histoire et de géographie. Vous faites des concours d’insultes ! Que je sache, lorsque l’on sort une injure, on essaie de l’accorder avec la sexualité de la victime. Mademoiselle Loraine est donc une connasse et Monsieur Maniactiti un salop ! - Monsieur, cet apprentissage ne relève pas de votre professionnalisme ! rétorqua Laura. Monsieur Franck, aux grosses lunettes et à la coiffure ridicule, était le clown des professeurs, usant de blagues bidons pour faire rire ses élèves. Le fait que l’on s’insultait dans son cours depuis cinq minutes ne semblait pas le perturber et nous regardait d’un air amusé. - Oh, quel dommage ! s’exclama notre professeur. Je fais la morale pour quelque chose qui ne me regarde pas ! Et bien, monsieur Leroy sera fier de savoir que vous me répondez ainsi, miiiiister Maniactiti ! Dans son bureau tout de suite ! - Espèce de sale pu… commençais-je en tentant d’étrangler Laura. Tu me piques mon corps et en plus tu fais baisser mon niveau ! Ne sachant pas si elle devait être satisfaite ou énervée, Laura se leva et se dirigea vers la porte. Monsieur Franck attendit qu’elle pose la main sur la poignée de la porte avant de claquer joyeusement dans ses mains et de dire : - Mais non ! C’était un gag ! Vous allez rester devant mon bureau pour que je puisse vous surveiller mon petit ! Je respirai de soulagement, tandis que mes camarades explosaient de rire devant cette plaisanterie ridicule. J’entendis alors un sifflement dans mon dos. Me retournant, je vis avec horreur Roland me faire de grands signes de la main et des clins d’œil très significatifs. Tel Laura, je poussai une exclamation : - MISÉRICORDE !
Le cours d’histoire s’était déroulé durant deux longues heures durant lesquelles Roland me draguait en m’envoyant des dessins de mon corps actuel. La ressemblance était frappante uniquement pour les seins. Pour le reste, c’était lamentable. Il dessinait horriblement mal ! - Lauraaaaaaaaa! Couinais-je en retrouvant la fille qui se trouvait dans mon corps. - C’était horrible ! pleurnicha-t-elle. Mélanie me fait… heu… te fait… heu… elle fait des avances à ton corps ! Mélanie était la version féminine de Roland et bien évidemment, les deux ne pouvaient pas se blairer, ne pouvant pas former un couple de « laids ». Lorsque je lui racontai que Roland m’avait envoyé un message dans lequel il disait qu’il voulait dessiner son corps nu, nous nous exclamâmes : - SAPERLIPOPETTE ! - Quelle horreur ! dis-je. J’ai l’impression que l’on se trouve dans un mauvais remake de « Freaky Friday » ! - On n’a même pas le charisme de Jamie Lee Curtis ou de Lindsay Lohan ! continua Laura. - Mais on s’en fout ! rétorquais-je. Il faut retrouver notre corps respectifs ! - Mais on ne sait même pas comment on en est arrivé là ! Je ne veux pas continuer à vivre dans le corps d’un garçon. Je veux me marier avec Mat' et avoir pleins d’enfants ! Nous étions en haut des escaliers du quatrième étage. On se mit à pousser des hurlements d’épouvantes à l’idée de ne jamais retrouver nos corps respectifs et un accident malheureux me fit perdre l’équilibre et, tirant Laura dans ma chute, on dévala un étage dans de magnifiques mais néanmoins douloureux roulés boulés.
Après nous être calmés, nous fûmes obligés d’aller en cours d’arts plastiques, une des matières fondamentales de ma scolarité en première. Suite à notre petite chute dans les escaliers, j’étais certain d’avoir d’horribles ecchymoses sur tout le corps. J’étais assis à côté de Laura, tandis que le fameux Mat' était en face de nous. Il ne cessait de regarder Laura étrangement qui, dans mon corps, se livrait à un jeu de séduction pitoyable qui n’arrivait qu’à la rendre ridicule et ME rendre ridicule. Mais j’avais un autre souci en la personne de Roland qui était assis à côté de moi et me lançait des regards pervers. - Heu… Pascal… entendis-je. Pourquoi tu réagis comme ça aujourd’hui ? Je détournai mon regard de « Haleine de me*** » pour regarder Mat' qui venait de parler à Laura, cette dernière étant dans une sorte de rêve éveillé. - Ben… C’est que… tu es là… parvint-elle à dire. - Et alors ? s’étonna Mat' en haussant un sourcil. - Et chaque fois que je te vois, j’ai l’impression qu’un brasier m’enflamme… Qu’est ce que cette conne lui racontait ? - Et j’aimerai aussi te dire que je t’ai… commença Laura. - WOOOOOOOOOOOO ! Hurlais-je, faisant sursauter toute la classe. TU TE CALMES, OUI ? Laura se rendit compte de sa gaffe car elle se donna un coup de poing l’envoyant contre le sol. Elle se réinstalla à sa place tandis que Mat' s’en allait à une autre table. - Tu es malade ? M’exclamais-je. Tu te rends compte de ce que tu as faillit faire ? - Je ne sais pas ce qu’il m’a prit… bredouilla Laura. Mais lorsque je l’ai vu, j’ai cru que j’allais exploser et… et… Elle ne pu terminer sa phrase car elle s’arrêta net. Je la vis pâlir sous les lampes mais je ne comprenais pas ce qu’elle avait. Elle se tourna vers moi, le visage terrifié et arriva à dire : - Pascal… Je… Je… Je crois que j’ai la gaule… Je baissai mon regard vers son entrejambe et je remarquai la bosse apparente sous son jean. - Calme-toi ! Dis-je. Pense à quelque chose d’écœurant, ça va passer ! - Pascal, s’exclama brutalement la voix de Madame Martin, la prof d’arts plastiques. Puisque tu bavardes, tu vas nous réciter ton analyse sur le pop-art au tableau ! Mathilde ne pu désobéir malgré ses hochements de têtes désapprobateurs. Et l’inévitable arriva dès le moment où elle se leva. - Regardez ! s’écria un crétin. Pascal est au garde à vous ! Les rires fusèrent sur nos têtes. Laura et moi, on rougit de façon simultané, elle pour la honte qu’elle ressentait en ce moment et moi pour la honte à venir. Roland dit alors, toujours avec son affreux sourire ridé : - Moi aussi, je suis tout dur, mais c’est uniquement lorsque je te mate, Laura…
La journée était de plus en plus affreuse, la honte ne souhaitant par partir. C’était à McDo, horrible fast-food américain, que l’on c’était réfugiés à la demande de Laura, à midi. - Ignoble ! Râlait-elle. C’était ignoble ! Ce… truc s’est dressé comme ça ! - Maintenant tu sais ce que ça fais ! lui annonçais-je avant de mordre dans mon hamburger. - Je ne peux pas vivre comme ça… - Moi non plus… Elle semblait au bord des larmes. Je continuais de manger mon hamburger tandis que Laura me jeta un regard noir. - Ben quoi ? lui demandais-je. - Ton régime ! - Je fais pas de régime… - Maintenant, oui ! dit-elle en me prenant le hamburger des mains et en plaçant son assiette de Salade-crudités devant moi. - Han ! Fis-je. Tu es dure ! - Ne me parle pas de « dur » ! Cracha-t-elle.
Il était 13 heures 30 et nous devions faire route vers le lycée pour arriver à l’heure au bac blanc de français. Sur le chemin du retour, je ne pu me retenir : il fallait que je pénètre dans une pharmacie. - Attends-moi, ici ! Ordonnais-je à ma camarade en entrant dans une qui se trouvait sur le trajet. Je ressortis quelques minutes plus en rentrant une petite boîte en carton dans mon sac. - C’est quoi ? demanda Laura. Je lui répondis par un sourire significatif. Elle ne pu réprimer un rire moqueur en comprenant où je voulais en venir.
- LAURAAAAAAAAA ! s’exclama Roland en fonçant vers moi, alors que nous arrivions devant la salle de français pour le bac blanc. - Roland! dis-je d’une voix qui ne cachait pas mon faux enthousiasme. Je sortis la petite boîte de mon sac à main et je la lui tendis. - C’est un cadeau ! Dis-je en essayant de ne pas rire devant son expression alors qu’il lisait ce qui était marqué sur la boîte. Un bon bain de bouche bien fort pour te rincer la gorge ! Peut-être qu’avec ça les chevaux de la montagne voisine ne crèveront plus lorsque tu parles. Une larme de joie coula sur le visage de Roland qui se mit à pleurer de façon si soudaine que je reculais en manquant de perdre l’équilibre. Il dit alors d’une voix toute aïgue : - C’est le plus beau cadeau que l’on m’ait fait ! Merci ! Malédiction ! Mais comment ce crétin pouvait-il ne pas comprendre ? Il s’avança vers moi, me prit dans ses bras et se mit à m’embrasser en enfonçant sa langue goût « excrément » dans ma gorge. Horrifié, je le poussai brusquement en me mettant à lancer des injures crues. Mais m’étais-je mis à penser comme une fille lorsque je me tournai vers lui et que je le frappai au visage, l’envoyant valser sur trois mètres, en hurlant : - BUTOR ! SALE GOUJAT !
L’action de Roland m’avait donné l’envie de dégueuler ma salade-crudités… Il avait essayé de revenir à la charge en tentant de me malaxer les seins. La sensation avait été étrange mais douloureuse tellement il s’y prenait mal. Je crois que je commençai à comprendre ce que ressentent les filles qui sont harcelés par leur camarade de classe… Quoi qu’il en soit, le bac blanc avait commencé et c’était sûrement le plus dur dans tout ça : j’avais révisé parfaitement mes leçons et le plus dur n’était pas de répondre aux questions mais de réussir à imiter mon ancienne écriture. Avec les doigts fins de Laura, j’avais un peu de mal d’imiter mon écriture initiale. Il fallait que je rende une feuille avec ma vraie identité et Laura devait faire de même. Au bout de trois heures, je commençais à fatiguer et j’étais même certain d’avoir terminé une grande partie de cette épreuve. Je regardai autour de moi et je vis que Laura avait terminé. Je respirai un grand coup avant de sentir une sensation étrange. J’avais l’impression que mes collants étaient en train de s’humidifier. Je lançai un coup d’œil à ma jupe et je compris instantanément ce qu’il se passait. Je me levai brusquement en m’écriant : - Madame, c’est horrible ! Je perds les eaux !
- On appelle ça des règles ! - Vraiment ? M’étonnais-je. Je ne suis pas en train d’accoucher ? - Espèce de gland ! ricana Laura, moitié amusée, moitié irritée. Nous étions dans les toilettes, ayant eu une permission de sortir étant donné que nous avions terminés notre travail noté. - C’est horrible ! Râlais-je. J’ai mal au ventre et je n’arrive pas à stopper cette hémorragie ! - Cela ne va pas tarder à s’arrêter, m’assura ma camarade en me tendant sous la porte qui nous séparait une espèce de long tube emballé dans une sorte de papier plastifié. - Un bonbon ? m’étonnais-je. - Erreur, c’est un tampax ! Trop tard, je venais déjà d’ouvrir le paquet et de le manger. Après être entrée dans la cabine pour m’aider à enfoncer un tampon, ce qui avait été un moment de grande intimité, nous sortîmes des toilettes et nous rejoignîmes nos amis qui nous annoncèrent quelque chose pour fêter la fin de ce bac blanc éprouvant : une nouvelle fête était organisée chez Mat'. Une occasion de voir « son beau-gosse » que Laura n’avait pas laissée passer. De mon côté, j’étais un peu réticent mais Laura m’avait convaincu de venir à cette soirée pour nous détendre. Elle semblait moins stressée qu’auparavant et avait l’air même très excitée. Après avoir joint nos parents respectifs, non sans avoir un pincement au cœur en sachant que nous ne les reverrions jamais de la même façon, nous partîmes pour la soirée. Au programme : Alcool, drogue et un peu de sexe mais ce n’était pas avec moi. J’avais décidé de me mettre à fond dans cette soirée en additionnant les verres de vodka à la menthe. C’était excellent, une des soirées les plus étranges mais des plus euphorisantes. Et soudainement, un détail me revint : dans de mêmes circonstances, la nuit dernière, j’avais fais un pari avec Laura : elle m’avait jeté le défi de me débrouiller dans le corps d’une femme. J’avais rigolé et, dans ma « saoulitude », on s’était légèrement embrassé pour sceller le pacte. L’alcool m’avait fait oublier mes gestes et mes actes… Était-ce la clef de la solution ? J’aurais voulu en parler à Laura mais elle rigolait comme une bécasse dans mon corps, me faisant tourner au ridicule. Et puis, je ne compris pas ce qu’il se passa mais j’eus l’impression de recevoir une puissante décharge électrique. Et puis, plus rien, le néant total… À mon réveil, j’étais entouré d’une douce chaleur et d’une odeur agréable. Je n’avais aucune idée de l’endroit où j’étais mais j’eus un sourire en pensant à mes organes sexuels qui étaient revenus à leur place, ayant retrouvé mon corps initial. Pourquoi cela m'était-il arrivé ? Avais-je défié la nature en pariant de cette façon avec Laura ? Était-ce une épreuve de plus dans la vie de ces jeunes trop peu soigneux du cadeau de la vie ? Je n'en saurais peut-être rien. Je fermai les yeux et je m’endormis pour terminer cette soirée sous la musique et la joie de la jeunesse dépravée…
_________________ The whole concept of celebrity pisses me off. While I'm not a celebrity, it's such a weird concept that society has cooked up for us. Astronauts and teachers are much more amazing than actors.
Dernière édition par Red Hood le 07 Mai 2010, 10:45, édité 1 fois.
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